Eric Enderlin

Avec panache.

Que mes rêves me bercent et m'enchantent

Aussi futiles soient-elles, gare aux âmes méchantes!

L'art est subversif, la réflexion un défi

Aux censeurs ne respirant qu'un air de mépris;

Depuis ma naissance jusqu'à la saint-glinglin

Résonnent les promesses et tout le saint-frusquin

Sous les perruques des maîtres politiciens

Qui donneraient tout à ceux qui comptent pour rien!

Avec panache,

Je ne vous tire pas ma révérence!

Les affameurs font avaler des couleuvres,

En nageant dans les eaux troubles de la Pieuvre,

Aux spectres noircis des indigènes indigents,

Histoire de blanchir, avec bienfait, leur argent;

A vouloir énumérer tous les profiteurs,

J'eu aurais pour des heures, serais spéculateur

En donnant encore plus crédit à ces terriens,

Ma foi, je ne deviendrai jamais comédien!

Avec panache,

Je ne vous tire pas ma révérence!

Aborigène dans l'âme

Je veux être libre comme l'oiseau dans le ciel,

De mes Ancêtres, en descendant fidèle,

M'abreuver des vertus de cette terre austère

Si riche quand se dévoilent ses mystères;

Succombant au charme vivace des légendes,

Ne troublant pas les esprits que j'appréhende,

Je m'en vais cueillir de colorés délices

Au cœur de la nature qui m'a fait complice;

Des orateurs perpétuant les coutumes

Survit, valeureux, ce feu de bois qui fume,

Aux cendres éveillées pour la postérité

En témoignage de notre identité;

Je ne suis pas la rivière qui s'évanouit

A l'horizon ou lorsque vient naître la nuit,

A la recherche d'une issue fatale

Qui la fera disparaître dans l'infernal;

Aux oppresseurs qui ont fait couler notre sang,

Aux colons qui occupèrent les premiers rangs

Et par leurs lois venues d'ailleurs, nous ont bannis,

Est venu l'espoir de vivre en harmonie.