En Transinistrie
Eric Enderlin
Eric ENDERLIN – Chemin de Moncassin-Mazerettes 6 lotissement Declerk
32300 MIRANDE
En
Transinistrie................................................. 7
L'apiculteur
piqué.............................................. 8
Sur
les quais de l'oubli....................................... 9
Ergastule
de l'esprit......................................... 11
Épître
d’un poète martyr à ses Semblables....... 12
Un
maréchal, un général................................... 13
La
gouttière..................................................... 14
Le
triste sort d'un triste sire.............................. 15
Figures
imposées............................................ 19
En
deçà ou au-delà.......................................... 20
Fossile
vivant.................................................. 21
Dissident......................................................... 22
Mer
noire, mer morte....................................... 23
Martyrs
pour un monde meilleur....................... 24
Lipogramme
intégral........................................ 25
Pierre
tombale................................................. 26
L’autocritique
d’un autocrate........................... 27
Fatalisme........................................................ 28
Amertume....................................................... 29
Un
sentencieux justiciable................................ 31
Le
dernier des Talibans.................................... 33
Tumeurs
cancérigènes..................................... 34
Anonymat....................................................... 35
Me
tempérer et obtempérer.............................. 37
En
Transinistrie
En Transinistrie
Le pain n'a plus de goût
Plus personne ne te voit
Plus personne ne t'écoute et ne
t'entend
Plus personne ne t'approche pour te
saluer
Plus personne ne peut sentir l'autre
Plus personne ne ressent quelque
chose !
C'est ça la Vie
En Transinistrie
!
Il n'y a plus de bon sens
Les sens interdits sont condamnés
Toutes les rues sont à sens unique
Et dans les carrefours giratoires
Tu tournes en rond
Avant de trouver un sens obligatoire
Tu as perdu l'ivresse des sens
C'est ça la Vie
En Transinistrie
!
L'apiculteur
piqué
Un apiculteur épicurien
Bon à tout et surtout bon à rien,
Un rien du tout, voire un moins que
rien,
Avait un essaim comme seul bien ;
Il œuvrait avec ses ouvrières
Au bien-être de la reine mère
Dont la traîne s'étalait dans l'air
De prés prédisposés à leur flair ;
Riches ruches d'abeilles altières,
Rêches et revêches de concert,
Voulaient préserver un savoir-faire
Pour d'autres âmes dans le calvaire
;
Cet homme était fou de ses
guerrières
Qui épargnaient de lui la misère,
Il aurait fait le tour de la Terre
Pour vivre avec ces fleurs
nourricières ;
Il prenait le miel à pleines mains
Mais à force de vouloir leur bien
Et de s'en constituer butin,
Il fut victime de leur venin !
Sur les
quais de l'oubli
Sur les quais de l'oubli,
Les illusions sont parties,
On ne veut plus d'eux
Comme forçats des mers ;
Sur les quais de l'oubli,
Les phares n'éclairent plus la nuit
;
On leur a dit adieu
Et vogue la galère !
Ils ont été trahis
Et prisonniers de leurs chaînes,
Ne poussent plus de cris,
Ne valent plus la peine…
Ils coulent à flots
Les navires fantômes
Et à fleur d'eau
Les navires fantômes
Finissent en radeau
Sur les quais de l'oubli
Sur les quais de l'oubli
Sur les quais de l'oubli…
Sur les quais de l'oubli
Et sur les vagues qui s'en vont,
On éteint les feux,
On demande pardon ;
Sur les quais de l'oubli,
Ils enterrent leur vie ;
On leur a dit merci,
Baissez pavillon !
Pour service rendu,
C'est la rouille qui les ronge
Pour s'être pendus
Au bout d'un mensonge…
Ils coulent à flots
Les navires fantômes
Et à fleur d'eau
Les navires fantômes
Finissent en radeau
Sur les quais de l'oubli
Sur les quais de l'oubli
Sur les quais de l'oubli…
Ergastule
de l'esprit
Voué aux gémonies par tous les
épigones
Qui tombent en pâmoison dès que les
saisons
Oublient leur frondaison ou leur
neige à foison,
Je fais litière de ces gens, tristes
icônes ;
J'ai lu les billevesées des
miscellanées
De caciques cacochymes infatués,
Les arguties affligées et les
logorrhées
Des freluquets du cultisme et de la
pensée ;
De l'hégémonie à jeter le déshonneur
Sur les pages écrites par un
belluaire
Qui n'a pas de bréviaire, ni
d'électuaire,
Il ne me reste plus que mon pauvre
labeur ;
Le règne des adeptes de la goétie
Sur ceux qui n'approuvent pas leurs
logomachies
Déverse avec déférence les momeries
De plumes qui les noieront dans
l'afféterie ;
Au milieu des errances de mes
espérances,
Dans mon ménil loin de toute la
frénésie
Des artifices, moi le fils de
l'hérésie
J'aime à vous le dire : « merci et
bonne chance !».
…/…
©
Eric Enderlin & Éditions du Paradis
La
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