Eventail d'Evasions
Eric
ENDERLIN – Chemin de Moncassin-Mazerettes 6 lotissement Declerk
32300 MIRANDE
Par les soirs bleus
d’été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les
blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en
sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le
vent baigner ma tête nue.
Arthur RIMBAUD
(1854-1891)
poète français
FATALISME............................................................................................ 7
PALEFROIS ET DESTRIERS............................................................... 8
OMNIVORE............................................................................................ 9
LE PETIT ÉPARGNANT...................................................................... 10
LA LUCARNE....................................................................................... 13
AINSI VÉCUT LA TRIBU...................................................................... 15
LE PRISONNIER................................................................................. 16
DE BETHLÉEM A JÉRUSALEM.......................................................... 19
UNE ÉTOILE AU FIRMAMENT............................................................ 20
LA PRIÈRE DU CROISÉ..................................................................... 22
MARRAKECH...................................................................................... 23
DELPHES............................................................................................ 24
LANDES DE GASCOGNE................................................................... 24
L’ARC-EN-CIEL................................................................................... 25
LA PLUME DU POÈTE........................................................................ 25
FOUGÈRE........................................................................................... 26
DÉPOUILLEMENT AUTOMNAL.......................................................... 26
VERCINGÉTORIX................................................................................ 27
LA LOCOMOTIVE A VAPEUR............................................................. 27
CHALEUR IRLANDAISE...................................................................... 28
FORTUNE DE MER............................................................................ 28
LA NUIT................................................................................................ 29
MONSIEUR L’INTENDANT.................................................................. 29
LA MANDARINE................................................................................... 30
LE FER A REPASSER........................................................................ 30
VESTIGE ANTIQUE............................................................................. 31
LA MUSE DU POÈTE.......................................................................... 31
MARTYRS OU KAMIKAZES................................................................ 32
BROCÉLIANDE................................................................................... 32
UN MONDE D’HARMONIE.................................................................. 33
SOLEIL LEVANT DE L’ENFANCE....................................................... 34
LES SAISONS..................................................................................... 34
FATALISME
Quand
je tourne les pages de ma vie,
Quand
j’écris les heures de mes nuits,
C’est
toujours le même monde,
C’est
toujours la même ronde;
Quand
je vois la lueur des étoiles,
Quand
j’ai fini de lever les voiles,
C’est
toujours le même temps,
C’est
toujours le même vent;
Quand
je bois l’eau de la fontaine,
Quand
j’écoute les dernières rengaines,
C’est
toujours la même chose,
C’est
toujours la même prose;
Quand
je marche au bord des flammes,
Quand
je cours pour noyer mon âme,
C’est
toujours la même peine.
C’est
toujours la même chaîne;
Quand
les flots viennent vous dire adieu,
Quand
on vous dit ce sera mieux,
C’est
toujours le même sort,
C’est
toujours la même mort;
C’est
toujours le même poids,
C’est
toujours la même proie,
C’est
toujours la même voix,
C’est
toujours le même froid…
Sur
les ailes de ce moulin
Où
s’égrène mon destin.
PALEFROIS ET DESTRIERS
Sous
la chaleur, par tous les froids,
Si
harnachés pour guerroyer,
Ceux
que l’on nomme destriers
Bravent
la mort sous les beffrois;
Dans
leur costume d’apparat,
Robe
lissée comme la soie,
Ceux
que l’on nomme palefrois
Vivent
en roi et vont au pas;
Les
écuyers, palefreniers,
En
armure le chevalier,
Attendent
l’heure du tournoi
Déjà
l’esprit dans la bataille,
Tandis
qu’au pied de la muraille
Paradent
bannière et pavois.
OMNIVORE
(La palourde et la poularde)
La palourde est très légère
Et la poularde est très lourde,
Mais de quoi ont-elles l’air ?
L’une est gourde et l’autre est sourde !
L’une pleure tout le temps
Bien ouvrir l’arrivée d’eau,
L’autre enferme par tout vent
Ses plumes à fleur de peau;
Quand il pleut des hallebardes,
Palourde devient fêtarde
Tandis que dame poularde
Rejoint alors sa mansarde;
L’une chante tel un barde
La terre de ses ancêtres,
L’autre s’endort en bâtarde
Dans la mer qui l’a vue naître;
Si la palourde patouille
Avec moules et couteaux,
La poularde fait des fouilles
Pour savourer vermisseaux;
C’est la vie de ces deux êtres
Venus perdre leur jeunesse
Dans une forêt de hêtres
Ou un océan en liesse;
Sur une table, un plateau
Où ma palourde s’étend,
Dans cette ferme, un fourneau
Où ma poularde m’attend…
LE PETIT ÉPARGNANT
Donnez-moi des millions,
Donnez-moi des millions
Pour pouvoir les placer,
Les placer, les placer
Auprès de mon banquier;
Les placer, les placer
A des taux d’intérêt,
A des taux d’intérêt
Toujours plus élevés
Et les voir prospérer;
Les placer, les placer,
La monnaie, les billets,
La monnaie, les billets
Pour entendre tomber
Ce qui a fructifié;
Les placer, les placer,
Sou par sou, ces deniers,
Sou par sou, ces deniers
Qui, économisés,
Finissent par compter !
Refrain
Le petit épargnant
Qui place son argent
A deux vingt-cinq pour cent
A la vie pour se dire
Qu’il va bien s’enrichir
Dans un proche avenir;
Le petit épargnant
Qui place son argent
A l’abri des méchants
A la vie pour se dire
Qu’il va pouvoir s’offrir
Un très beau souvenir…
Donnez-moi des millions,
Donnez-moi des millions
Pour pouvoir les placer,
Les placer, les placer
Pour une éternité;
Les placer, les placer
Pour ne pas oublier,
Pour ne pas oublier
Qu’il faut aussi prêter
A ces grands argentiers;
Les placer, les placer
Dans mon très beau livret,
Dans mon très beau livret
Où ils vont travailler
Pour sortir grassouillets;
Les placer, les placer
En venant au guichet,
En venant au guichet
Où vous êtes priés
De venir déposer !
(au refrain)
Donnez-moi des millions,
Donnez-moi des millions
Pour pouvoir les placer,
Les placer, les placer
Dans un panier percé;
Les placer, les placer
Pour mieux les retirer,
Pour mieux les retirer
Et mieux les dépenser
Avant de m’en aller;
Les placer, les placer
Tout au long de l’année,
Tout au long de l’année
Avec mes invités
Qui sont venus dîner;
Les placer, les placer
Pour les sentir brûler,
S’envoler en fumée
Dans une cheminée
Qui m’en fait profiter !
(au refrain)
Le petit épargnant
Qui place son argent
A la vie pour se dire
Qu’il va un jour mourir;
(au refrain)
…/…
©
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