Entre la Plume et l'Enclume
Eric ENDERLIN – Chemin de Moncassin-Mazerettes 6 lotissement Declerk
32300 MIRANDE
Oh ! que
j'aime la solitude !
Que ces
lieux sacrés à la nuit,
Éloignés
du monde et du bruit,
Plaisent
à mon inquiétude !
Marc-Antoine de Saint-Amant
(1594-1661)
AU GRÉ DU TEMPS........................................................................... 7
LA PORTE......................................................................................... 8
AMERTUME....................................................................................... 9
LE BIENHEUREUX.......................................................................... 11
SOUVENIRS AU
TONNEAU.......................................................... 12
LE MARMITON ET
SA MARMITE................................................. 13
DENTS DE LAIT............................................................................... 14
L'APICULTEUR
PIQUÉ................................................................... 15
MA CAMISOLE............................................................................... 16
LA VALSE DES
PRIX...................................................................... 19
FLAGORNERIES.............................................................................. 23
UN PARADIS
D'ENFER................................................................... 24
LA PAGE BLANCHE
A VIVRE....................................................... 25
CONDAMNÉ A LA
FOLIE.............................................................. 26
DIVINS PLAISIRS
DE LA CHÈRE.................................................. 27
UN POLITICIEN
LÉGITIME PARMI TANT D'AUTRES................ 28
SANS LE PIRE,
PAS DE RIRES....................................................... 29
AUX HABITANTS DE
DINANT...................................................... 31
COUPLE EN PÉRIL.......................................................................... 32
DÉPRIME.......................................................................................... 34
DES MOTS SUR DES
MÂTS........................................................... 36
AU GRÉ DU TEMPS
Tu es mon orage
Je suis ton éclair
Tu es mon tonnerre
Je suis ton nuage
Tu es mon soleil
Je suis ton air chaud
Tu es mon oiseau
Je suis ton bleu ciel !
LA PORTE
La porte est ouverte,
Fermée,
Entrebâillée
Rouge, blanche ou verte,
En fer,
En bois, en verre
Qu' importe !
Pourvu que l'on frappe
Pour quelques agapes
A la bonne porte…
AMERTUME
Je sens en vous un être aigri
Ayant perdu goût à la vie
Et marchant sans aucune envie
Sous un ciel de plus en plus gris
Je sens en vous un être aigri
Ne cherchant plus la compagnie,
Délaissant nectar pour la lie
Dans ce monde qui vous vieillit
Je sens en vous un être aigri
Devenu le fruit de l'impie
Et venant de vous, vilenie
Contre les gens qui vous oublient
Je sens en vous un être aigri
Portant sa miche sans sa mie,
Ne faisant plus de facétie
Pour que s'amusent les amis
Je sens en vous un être aigri
Pestant pour que cesse la pluie
Le long de cette allée fleurie
Qui n'est plus pour vous un abri
Je sens en vous un être aigri
Cherchant conflit et calomnie
Cachés sous une bonhomie
Remplie de haine et de mépris
Je sens en vous un être aigri,
Vous si joyeux, quelle ironie
Jusqu'à ce qu'on vous remercie
Sans vous demander votre avis
Je sens en vous un être aigri
Qui ne fait plus l'économie
De ses bouteilles d'eaux-de-vie
Bues sans répit avec dépit
Je sens en vous un être aigri,
Vous qui rêviez d'Océanie
Mais la flamme de la bougie
N'éclaire déjà plus vos nuits
Je sens en vous un être aigri
Ayant perdu goût à la vie
Et marchant sans aucune envie
Sous un ciel de plus en plus gris
Je sens en vous un être aigri
Je sens en vous un être aigri
LE BIENHEUREUX
L'air narquois
Cette fois
Aux abois
Oui, c'est moi
Entre trois
Bouts de bois
Et je vois
Tous ces rois
Pleins de soie
Très sournois
Qui guerroient
Dans l'effroi
Mon carquois
Prêt de moi
A l'emploi
N'a pas droit
A l'émoi
Et je dois
De surcroît
Garder foi
En la Croix
A l'endroit
Où parfois
Je m'assois
Et ma joie
Dans ce froid
Désarroi
A de quoi
Laisser coi !
SOUVENIRS AU TONNEAU
En ce terroir où il pleut à verse,
Le vigneron boit à sa santé ;
Il ne lui reste plus qu'à vanter
Le flot continu de cette averse
Et dans le chant du vin qui le berce,
Il découvre des pierres hantées
Par d'âpres épouvantails plantés
Dans les barreaux vermeils de sa herse
Marchant sur les chemins automnaux,
Il s'enivre jusqu'à avoir chaud
Sous un soleil de plus en plus loin
On dit qu'il a rencontré la joie
Près de quelques douves, tout au moins ;
Quoiqu'il en fût, il n'était de bois !
LE MARMITON ET SA MARMITE
En tant que marmiton,
Je marne et je marmonne
En silence et mitonne
Mon ragoût de mouton ;
Sur le feu qui crépite,
Pendue à son crochet
Tel un colifichet,
C'est ma grosse marmite ;
Avec ses deux oreilles,
Son ventre bien rempli,
Ses formes arrondies,
Elle a les pieds vermeils ;
Colorées sont ses joues,
Chaleureuse et à point
Quand son bain et son teint
Vous donnent
faim de loup ;
Lorsque la viande est cuite
Avec ses fiers légumes.
Sa cheminée qui fume
Au régal vous invite ;
A l'heure du repas,
De ses plus beaux appâts
Sur son lit d'apparat,
Elle devient diva ;
En tant que marmiton,
Je papote avec elle,
Ma marmite fidèle,
Reine de mes passions.
…/…
©
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