Planète en Perdition

 

Éric Enderlin

 

 

Point zéro....................................................................................... 2

 

Avant-propos................................................................................. 5

 

Les derniers forbans..................................................................... 7

Le procès de l'Injustice.................................................................. 8

Martyrs pour un monde meilleur................................................... 9

Bienséance levée........................................................................ 10

Planète en perdition.................................................................... 11

Mer noire, mer morte.................................................................. 12

Présumés coupables.................................................................. 13

Dissident...................................................................................... 14

Adolf H. est de retour, Adolf H. est parmi nous........................ 15

Concert de cancers..................................................................... 16

L’autocritique d'un autocrate...................................................... 17

Le sceptre noir du spectre blanc............................................... 18

Fossile vivant............................................................................... 19

Fatale métamorphose................................................................ 20

Figures imposées....................................................................... 21

Feu à volonté............................................................................... 22

Être dans tous ces États............................................................ 23

Paradis englouti.......................................................................... 24

Tare ou star.................................................................................. 25

Attrape-nigauds........................................................................... 26

L’organisation des nations désunies........................................ 27

Messe de promesses................................................................. 28

Côte à côte.................................................................................. 29

Bouquet de fleurs fanées............................................................ 30

 

D'escale en escale (appendices) ............................................ 31

Mont de Marsan........................................................................... 32

Une terre sans homme et des hommes sans terre................. 34

 

 

 

 

 

 

 

Les derniers forbans

 

 

 

 

 

Contre vents et marées ou à contre-courant,

Toutes les voiles hissées, l’esprit fraternel,

Unis à jamais comme la mer et le ciel

D’où qu’ils soient, ils voguent sur le même océan ;

 

 

Ils sillonnent les mers vers un monde meilleur

Au bout de l’horizon éloigné du malheur,

Imaginent une terre en forme de cœur,

Une douce chimère ou un nouvel ailleurs ;

 

 

En tout temps, rester serein dans l’adversité,

Liens du sang, lever le poing par identité,

Ils demeurent fidèles à leurs rivages

 

 

Mais ne veulent pas devenir les prisonniers

De couleurs sans âme, d’une vie sans voyage

Et de villes ternes qui les ont oubliés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le procès de l'Injustice

 

 

 

 

 

A l’assaut du temps, à la conquête des lieux,

Depuis les outrances jusqu’au poids du silence,

L’adversaire s’expatrie avec sa déviance

Vers des champs d’hérésies qui jouent avec le feu ;

 

 

L’immodération des prédateurs corrompus

S’enfonce, envahissante, dans le maléfice

Des apparences trompeuses de l’artifice

A l’étreinte charnelle étouffant la vertu ;

 

 

L’ennemie, courtisane masquée, perd couronne

Lorsque le diamant qui pare son front de lionne

Dérive dans la défiance vers la sentence,

 

 

Statue décapitée sans tambour ni trompette

Connaîtra les envolées de la renaissance

Sur le socle arrogant que le bon droit lui prête.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Martyrs pour un monde meilleur

 

 

 

 

 

Au-delà de l’impasse enfermée dans ses murs,

Il est des envers qui valent mieux que l’endroit,

Des effusions de joie volées aux cris d’effroi

Et des ombres aussi chères que de l’or pur ;

 

 

Après les chemins qui mènent au précipice,

Il est des retours à l’abri des illusions,

Des mots d’amour en guise de libération

Et des combats glorieux sur fond de sacrifice ;

 

 

Fils barbelés autour du verbe accusateur,

Autodafé pour parchemin conspirateur,

La foi, la vie, de la lumière à l’ostracisme

 

 

Des étendues où l’esprit se sent à l’étroit

S’érigent les existences emplies d’altruisme :

Il est des corps sans voix, il est des dons de soi...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienséance levée

 

 

 

 

 

Délivrez-moi du bien pour ingérer le mal,

Sombrer le corps et l’esprit dans l’oisiveté,

Étaler les vices de la lubricité

Loin du jugement moral, du confort légal,

 

 

Et tirez-moi dessus, blessez-moi, tuez-moi,

Le buste à moitié nu, vous me mettrez aux fers,

Vous brûlerez ma chair dans les feux de l’enfer

Ou couperez ma tête tel un bout de bois ;

 

 

Vous m’enverrez au bagne mais je reviendrai

Toujours aussi fringant, volage et le teint frais

Vous raconter mon histoire de vieux vaurien

 

 

Qui a connu la gloire et perdu la raison

En criant haut et fort qu’il vivrait comme un chien

Poursuivi par le sort et la morte-saison !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Planète en perdition

 

 

 

 

 

Les apprentis sorciers ont trouvé le poison

Pour rayer de l’Univers leur aire de jeu

Qu’ils font mourir, au fil du temps, à petit feu

Dans l’arpège nauséabond de leur raison ;

 

 

Les sourciers de l’espoir donnent, dans leur ballet,

Le goût des formules magiques à la terre,

Ils brandissent le progrès mais ont vicié l’air,

Bien piètre toile adossée à son chevalet ;

 

 

Les rapaces transpercent de leur étendard

Les clairs de lune qu’ils plongent dans le brouillard

Et font monter les enchères par distraction,

 

 

Étalent, sur des champs en ruine, leurs trésors

Sans se soucier des futures générations

Qu’ils condamnent à vie à l’envers du décor.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Eric Enderlin & Éditions du Paradis

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