Epousailles
et épouvantails
Éric Enderlin
Préambule............................................................................ 5
Ô poètes............................................................................... 7
(D'escale en escale/ Poésies et Chansons - 1997)
La nymphe des nénuphars.................................................. 8
(Coups et blessures - 1999)
L’autocritique d’un autocrate.............................................. 9
(Planète en perdition - 2000)
Le thuriféraire valétudinaire.............................................. 10
(De l'Eden aux Enfers - 2002)
Le saute-ruisseau.............................................................. 11
Un sentencieux justiciable................................................. 13
Que le diable vous patafiole............................................. 14
A la cour d’amour............................................................... 16
Paroles et musique............................................................ 18
Dans mes chansons.......................................................... 20
Pétale de tendresse.......................................................... 22
Palimpseste....................................................................... 24
Le cow-boy d’Encoudrille.................................................. 26
L’attentiste.......................................................................... 28
Don Diego de la Vega...................................................... 30
Pallas et Lahire.................................................................. 32
J.F.C. .................................................................................. 33
Elle regardait passer les trains........................................ 35
De Bobigny à Bobino........................................................ 37
Pierre tombale................................................................................. 39
Ô poètes
Force à vous, ô poètes
Qui faites de la violette
Et des florissantes couleurs
L’ardent florilège de mon cœur ;
Fiers chevaliers de l’écriture
Apôtres de la fioriture,
Fervents amoureux d’espérance,
Vos versets valent véhémence ;
Enluminures illuminées
Et d’emblée, vous embellissez
A profusion la profondeur
Des sentiments et des senteurs ;
Prodiges et prodigues, ô poètes,
Vos mouettes ne sont pas muettes,
Elles s’élèvent comme vos esprits :
En adorateurs affranchis…
La nymphe des nénuphars
Passionnément engloutie par le cours du temps
Qui l’emporte sur les spirales de l’ivresse
Et les charmes tourmentés d’une rivière en liesse,
Elle est naïade et fleur, ballade dans le vent
Est-elle de l’eau qui dort ou bien dans l’eau
dort-elle,
Est-elle un courant d’air ou l’air d’une ritournelle
?
Elle essaime l’amour comme elle sème son cœur
Dans les vertiges des plaisirs romantiques
Sous les colonnes de ces temples antiques,
Elle est céleste inspiration, rêve et douceur
Veut-elle tuer le temps ou le temps la tue-t-elle,
Vole-t-elle sa vie ou sa vie s’envole-t-elle ?
Étoile idyllique au milieu d’un lac bleu-vert
Sans écueil s’écoule son règne au firmament
Sous d’heureux auspices, distingués sentiments,
Elle est l’odyssée, le sourire et la lumière
Joue-t-elle avec le feu ou le feu l’ensorcelle
Joue-t-elle avec l’amour ou l’amour l’encense-t-elle
?
Elle dessine dans le ciel saphirs et rubis
Qu’illumine son regard de belle égérie
Sous l’égide des dentelles du Paradis,
Elle est sensualité, désir et harmonie…
La nymphe des nénuphars.
L’autocritique d’un
autocrate
Dans la rédaction de mon autobiographie
Qui contiendra aussi quelques autoportraits,
Moi l’autodidacte aux millions d’autodafés
Je décrierai, sans autocensure, ma vie ;
Alors je ferai preuve d’autodérision,
D’égocentrisme avec autosatisfaction
Conjuguant la justice et l’autopunition,
Interdits, tolérance et autorisation ;
Ardent partisan d’un régime autoritaire,
M’autoproclamant chef de junte militaire,
J’ai perdu avec l’âge mon autonomie
Mais signerai autographes
comme un champion ;
Élevé au rang d’automate en fin de vie,
Je prendrai le chemin de l’autodestruction.
Le thuriféraire
valétudinaire
Au panthéon des suppôts atrabilaires
Naquit jadis un foutriquet velléitaire
Avec la volonté de fer de ne rien faire,
Flagornerie faisait partie de son glossaire ;
La poliorcétique loin de son affaire
Car ni mercenaire, ni révolutionnaire,
Il songeait plutôt à devenir milliardaire
En jouant les usurpateurs débonnaires ;
Mirliflore égotiste à la raison grégaire
Au fin fond de son repaire tentaculaire,
Il aspirait, ce téméraire imaginaire,
A gagner la richesse par son savoir-faire ;
Pusillanime, condescendant ou sectaire,
Compassé, putassier, jamais contestataire,
Il découvrait, perfide, en expurgeant sa glaire,
Qu’obséquieux courtisan n’était pour lui déplaire ;
Par ses pantalonnades qui poussent à braire,
L’emberlificoteur, égrotant dignitaire,
Dans l’ombre d’un luminaire, près d’un vicaire,
Mourut à vingt ans, infortuné grabataire.
Le saute-ruisseau
A la solde d’un fesse-mathieu, pisse-froid,
Philistin dans l’âme et vénal vide-gousset,
Il évitait coupe-gorge et coupe-jarrets,
Lui, papillon servile d’un maître matois ;
En bon messager, il devait se coltiner
Toute une flopée de satanés patriciens,
Le fourmillement d’acrimonieux plébéiens,
D’indigents pochards et vieillards ratatinés ;
refrain
Saute-ruisseau
Saute-ruisseau
Saute-ruisseau
Jusqu’à fleur d’eau
Saute à pieds joints
Jusqu’à demain
Saute à cœur joie
Jusqu’à chez moi
Saute-ruisseau
Saute-ruisseau
Couche-tôt, couche-tard, lève-tôt, lève-tard,
Pas de répit, pas de temps pour être faiblard,
Au faisceau de sa lanterne de scribouillard
Il s’affichait carillonneur chez les poissards ;
En ayant pour fardeau d’être un gagne-petit,
Il trônait en roitelet par son gagne-pain
Parmi les va-nu-pieds et les crève-la-faim
Qui le traitaient de larron et vilain nervi ;
(refrain)
Pandémie du mauvais coucheur, mauvais payeur,
Coléreux, cafouilleux, malicieux, maître queux,
Présomptueux, tumultueux, ombrageux, loqueteux
Qui voit en ce gueux le pire des rabatteurs ;
A vouloir emprunter, il faut bien rembourser
Et le tire-sou chargera sa bonne fée
D’envoyer son sbire en dévoué portefaix
Courir chercher les fruits du pécule prêté ;
(refrain)
Sauve-qui-peut, au saut du lit, saute le pas,
Ça saute aux yeux, j’veux devenir
fesse-mathieu,
Être content d’avoir l’argent comme seul dieu,
Saute-mouton, au saut-de-loup, j’vous tends les bras ;
(refrain)
…/…
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