Le roi de Zanzibar et autres poésies de bazar.
Frédéric Géraud
AVERTISSEMENT
Le Roi de Zanzibar, hélas, ne viendra plus chez nous .Il est passé autrefois, un soir... Changeant, drôle ou absent, comme friable, il a peu parlé de son royaume, murmurant un "Il faut savoir passion garder" avant de prendre congé.
Les courts poèmes de ce recueil ne sont rien d’autre que des notes qu’il a oubliées en partant et que j’ai traduites tant bien que mal.
Voilà. Sachez que le Roi de Zanzibar, s’il devait dîner chez vous, reste toujours très tard. Il a des heures devant lui. Il ne connaît pas l’ennui.
Allez, courage
Monte à l’échafaud
Ou sur scène plutôt
Et oublie d’être sage!
Va, pousse tes mots
Hors de leur cage
Enfin envisage
L’horizon nouveau
Fait de brûlantes pages
Zébrées de héros
Debout ou K.O.
Bruts de décoffrage!
Ne pense pas trop
A la rime à la marge
Au mythe du large
Resserre tes mots!
Allez, courage
Et oublie d’être sage.
C’est un petit carnet rose
A qui elle confie sa prose
Elle l’égare souvent, sans méfiance
Et voleur, je lis ses confidences.
C’est un petit livre fermé d’un cadenas
Mais la clé a disparu dans tout son fatras.
Elle y écrit ses secrets et ses humeurs
Sa vie qui passe et aussi ses douleurs.
C’est un bout d’enfance, un trésor
Que j’ai ouvert, j’avoue, à tort
De la tendresse en tranche,
Du persil en branche.
Je le referme et le replace
N’importe où; rien n’est à sa place
Dans la chambre de cet oiseau maladroit
Naïf et fougueux et fragile à la fois.
© Frédéric GÉRAUD & Éditions du Paradis
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