La part de l'ivresse.

Rebecca Lorand

 

 

Association " Le temps de rêver "

14, rue de la Glacière – 81600 GAILLAC

Publication : " Éclats de Rêves "

 

 

 

Poésies

 

 

 

Les yeux de la nuit

 

Je t’imagine le matin,

juste avant le réveil.

Rien n’est plus attendrissant

qu'un homme en train de dormir.

Le sommeil l’égare.

Il oublie son déguisement,

a lâché son masque.

Une grimace lui donne un côté enfantin.

Tu te retournes, clignes un oeil.

Zut ! c’est l’heure…

Ton corps se délie, s’étire.

Flûte ! encore un peu,…

Non ! souffle l’autre voix.

Et tu te lèves, tes yeux dans le vague.

Dans la salle de bains,

devant le miroir, tu ouvres enfin les yeux,

passes une main dans tes cheveux,

un peu sur ta joue mal rasée.

Tu souris : sale temps par la fenêtre.

Ce matin-là, tu dois avoir les yeux de la nuit,

ces yeux en amande vert tendre

qui se plissent en sourire,

Oh ! pas trop,… juste un peu !

Il ferait si bon allongé.

La nuit a été longue.

A ces heures matinales,

tes yeux restent sombres.

Plus tard, dans la journée,

ils se feront vert d’eau.

Laisse un peu traîner ton costume.

Oublie ta vie trop sérieuse !

Tourne-toi vers ce coin de ciel,

là-bas, au fond, oui !

Souris un peu, dis !

Ne râle pas, pas encore !

Quand tes yeux ont cette teinte,

la teinte de la nuit,

Quand ils s’étirent encore,

Je voudrais figer le temps

et ne plus aimer que toi !

 

(dédié à ma copine Marie)

 

 

Ces heures incertaines,…

 

Le feu qui allume le tabac,

le grésillement de la flamme

qui rallume d’anciens souvenirs très lointains,

l’histoire d’anciennes amours enfouies au fond de mon cœur.

Tout est si doux, ce soir !

Je voudrais retenir les minutes qui glissent,

repousser l’heure du sommeil qui fait pencher ma tête.

Ces heures incertaines

pour raviver de vieilles images de veillées en Ardèche,

quand j’apprenais à aimer !

Ah ! c’est si bon !

Un an déjà dans cette maison !

Six ans de passion pour toi !

Six ans de lumière qui m’ont hissé vers des moments inoubliables,

qui m’ont appris l’amitié, la douceur de vivre, la beauté du monde.

Ce soir, je suis saoule de toi.

J’ai mes racines, je les ai retrouvées !

J’ai voyagé dans des tunnels si sombres,

et au bout, le jour, le plaisir de vivre !

Et, je sais que je ne mourrai pas déçue.

Je ne veux pas quitter ce monde,

tant de choses à apprendre encore,

mais je t’ai connu et ça me rassure !

Ces heures incertaines

pour poser ma main sur la table,

juste sentir le feu de ta présence,

fermer les yeux, y croire si fort, …

 

 

 

 © Rebecca Lorand (pseudonyme) & Éditions du Paradis

La Loi du 11 Mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective," et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite" (alinéa 1er de l'article 40).

Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 423 et suivants du Code pénal.