Thierry Hue

 

Recueil-moi

 

Recueil de Poésies

 

 

 

 

 

COMPLAINTE DE L’OURS SLOVÈNE

 

J’étais tranquille en Slovénie

Pourquoi m’a-t-on ramené ici?

Je ne suis qu’un pauvre ours

Pas même côté en bourse,

J’ai traversé les Pyrénées

Je viens tout juste d’hiberner.

Je suis sauvage , prenez-y garde,

Je n’aime pas qu’on me regarde,

Vos chiens patous , vos sentinelles ,

Vos touristes et leurs jumelles

Gardez tout ça, vos autoroutes,

Vos routes et tous vos doutes.

Je veux regarder les étoiles,

Hurler , me balader à poils

Tout seul dans la forêt

Je veux qu’on me fiche la paix.

J’étais tranquille en Slovénie,

Alors , ramenez m’y .

 

 

 

 

 

 

 

L’AÉROPOSTALE

 

Ne tremblant pas devant le sort

Ils ont bâti notre fortune

Bravant le froid et la mort,

Ont franchi des monts et des dunes .

 

Ils ont construit une légende

Volé de nuit par tous les temps,

Passant le désert et la lande

Pour qu’une lettre arrive à temps.

 

Ils ont franchi des océans,

Toujours très durs envers eux-mêmes,

La camaraderie dans le sang

Et leur courage comme emblème.

 

Leurs noms ? Ils resteront gravés dans notre histoire

: Mermoz ,St Ex, Daurat, Latécoère,

Et j’en oublie, mais veuillez donc me croire

Ce qu’ils ont fait, il fallait bien le faire !

 

 

 

 

CHILI 73

( à Marie- France)

 

Je te revois nu dans le stade

Entouré de tes bourreaux

Tu avais l’âme bien froide

Et le cœur chaud.

 

Ton humanité ne pesait pas lourd

Face à la violence bestiale

De ces soldats qui restent sourds

Aux plaintes les plus triviales.

 

Une colombe se pose sur la branche

Tu lui dis: "Sauve-toi! Vas-t-en ."

Pour n’avoir pas le cœur qui flanche

Il faut serrer les dents.

 

Je te revois nu dans ce stade

Livré à tes bourreaux.

L’humanité laissée en rade

A pris trois à zéro.

 

 

 

 

CHILI 2000

 

Que tu évoques les droits de l’homme

C’est bien ton droit.

Tu ne les a pas respectés en somme

C’était ton choix.

 

Maintenant tu joues les idiots

Et tu n’as pas de dignité,

Simplement pour sauver ta peau

Tu passes pour un demeuré.

 

Personne ne t’écrasera les doigts

On n’est pas comme ça, nous!

Alors, prend un bon avocat,

Suis ton cynisme jusqu’au bout.

 

Piétine ceux qui ont souffert

Tu as gagné ta partie,

Mais quand t’iras en enfer

Tu feras un bon rôti.

 

 

 

 

QUI NE DIT MOT QU’ON SENT

( à Serge)

 

Elle sentait mauvais des pieds

Personne ne voulait d’elle,

On la rangeait sous l’escalier

A côté des poubelles.

 

Moi, je l’ai prise comme elle était

Avec ses odeurs fortes,

Elle ne m’a pas remercié

M’a foutu à la porte.

 

Philosophe, je n’ai rien dit,

Jouant les innocents,

Mais comme on dit par ici

Qui ne dit mot qu’on sent.

 

Tant pis pour moi, tant pis pour elle,

Je suis retourné dans mon lit,

Et elle dans ses poubelles

Et je n’ai pas regretti. (Fallait une rime)

 

 

 

 

MATOU VU OU LE CHAT PELÉ

( à Zélie)

 

Je suis un chat de gouttière

Je n’ai pas mauvais caractère.

Mais même si cela vous épate

Faut pas me monter sur les pattes.

Je suis très fort en amour.

Vous saviez pas qu’un chat ça court ?

Et si parfois je fais le pitre

Je n’ai jamais droit au chapitre.

Je suis très beau et je le sais

Je ne suis pas un chat loupé.

 

Et si je me fais embaucher

Je ne s’rais pas un chat viré.

Quand je fais la chasse aux matous

C’est un peu pour calmer ma toux.

C’est parce que, vous n’me croirez pas,

J’suis allergique aux poils de chat!

 

 

 

  © Thierry Hue & Éditions du Paradis

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